A la recherche du soulier d'or

Des choses étranges se passent dans les rues de Marseille, des mystères au coin du cours Belsunce, de la rue du Tapis vert et plus loin encore. Alors que j'arpente les rues, nez au Mistral et pas conquérant, poussée par la curiosité de revoir les Atlantes monumentaux à l'angle de la rue Nationale et de la rue d'Aix, je butte sur un soulier doré qui manque de me faire tomber, faut dire que je porte ce matin mes bottes à talons hauts - Oui,oui ça m'arrive parfois, il se peut que je feuillette le ELLE pour me prendre pour une demoiselle - Bref, un soulier d'or marquait le sol au pied des Atlantes, magnifiques statues aux corps solides, pliées sous un balcon baroque. Un unique soulier, ouvert sur l'arrière comme dans le conte se trouvait là, abandonné au pied de l'hôtel Pesciolini, cet ancien hôtel particulier du négociant toscan Venerosi de Pesciolini. Et me voilà transportée en pleine légende, à la recherche du second soulier perdu dans la ville. Evidemment, Minuit est passé et je ne suis pas prince. Il se peut alors que les jeunes filles, le soir venu, attirées par ces torses nus au-dessus d'elles, en perdent la raison et que, fuyant leur passion, elles trébuchent et perdent leur précieux chausson. Il se peut aussi que les Atlantes, esprits des Venerosi, hantent encore le quartier et qu'une princesse Italienne soit tombée sous le charme de son passé.

Je ne sais, je ne sais le secret du soulier de l'hôtel Pesciolini, mais il se peut que Marseille, ville perdue pour certains, soit encore pour d'autres, une Cendrillon aux pieds d'or.